samedi 28 décembre 2013

Vivre vite, mourir jeune… Junk

Mon avis avant la lecture

Avant de lire Junk, je me suis demandée si ce livre allait me plaire. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec le film "Requiem for a dream" que j'ai regardé en dernière année secondaire lors du cours de morale. Je n'avais pas du tout aimé ce film. Je n'ai d'ailleurs pas été capable d'en regarder les dernières scènes. Je pense que la drogue est un thème auquel je suis particulièrement sensible. Lorsque j'ai vu ces personnes se droguer et faire des tas de choses pour avoir toujours plus de drogue, j'étais révoltée. Je me suis donc lancée dans la lecture de ce livre avec un certain scepticisme. 

Mon avis après la lecture

Je trouve que c'est un très bon livre. Comme le dit l'auteur au début : "Ce livre ne relate pas de faits. Ce livre n'est pas un documentaire. Pourtant, tout ce qu'il contient est vrai, chacun des mots imprimés ici est vrai." L'auteur a vécu à Bristol, il a romancé des choses qu'il a vraiment vues, des personnes qu'il a vraiment vues. Les faits racontés se sont produits en 1980 mais ils continuent à se produire. La drogue est partout, tout le temps. Qu'elle soit douce ou dure. D'où ce sentiment de réalisme lorsqu'on lit ce livre. Il est très réaliste aussi car nous sommes plongés dedans grâce au fait que nous suivons chaque personnage et également grâce aux "appels au lecteur". De temps en temps, les personnages s'adressent à nous comme si nous devions donner notre avis, émettre un jugement, réagir. Je me rappelle, par exemple, de Lily qui en fait régulièrement. 
Page 160 : " J'ai tout fait. Tout. Tout ce que vous pouvez imaginer, je l'ai fait. Tout ce que vous n'avez jamais osé faire, tout ce dont vous rêviez, tout ce qui vous faisait envie, mais que vous avez aussitôt oublié en vous disant que vous n'auriez jamais le courage… Je les ai faites hier, pendant que vous dormiez. Et vous? Votre tour, c'est quand?"
Le fait que chaque personnage parle en son nom nous permet de mieux comprendre. Chacun a sa situation, chacun a ses problèmes, chacun a sa manière de faire et de penser. Nous pouvons vivre les actions à travers les yeux de chaque personnage. Grâce à cela, j'ai pu accroché au livre car comme je l'ai dit, je n'aime pas du tout cette thématique : la drogue. Lorsque Rob et Lily propose de l'héroïne pour la première fois à Nico, qu'il dit non et qu'ils insistent, j'ai envie d'être là et de dire "noooooon, ne fais pas ça". C'est peut-être une manière de vous prouver, que j'étais bel et bien plongée dans ce livre. (rires.) Je me suis renseignée à la bibliothèque où j'ai emprunté ce livre et ils m'ont dit que c'était un des meilleurs livres traitant le sujet de la drogue. On m'a également parlé de l'Herbe Bleue, que je lirais sans doute bientôt pour faire la comparaison. 
Pour finir, je trouve que ce livre est à lire. Je le conseille à tout le monde, autant aux adolescents qu'aux adultes. Je trouve qu'il peut servir de mise en garde. 

Lien avec Requiem for a dream : http://www.youtube.com/watch?v=cFAito9aKd4

Comme je l'ai dit, avant ma lecture de Junk, j'ai fait le lien avec le film "Requiem for a dream". Je ne pouvais faire que plus de liens après la lecture! 

Le vol, le deal, la prostitution, le changement de personnalité, l'autre monde…

Dans le film, on ne passe pas par les drogues douces, comme dans le livre. On voit directement un couple de jeune prendre de l'héroïne régulièrement. En lisant, Gemma et Nico m'ont directement fait pensé à Harry et Marianne. Tous ont une mauvaise relation avec leurs parents et se droguent. Ils passent leur temps ensemble, se droguent, couchent ensemble et vivent sur une autre planète. Jusqu'au moment où ils ressentent le manque. C'est difficile d'admettre qu'on est accroc. Et quand on s'en rend compte il est trop tard. L'héroïne te fait te sentir plus fort que tout, tu crois être le roi du monde, tu crois être amoureux et au bout du compte, tu te rends compte que c'était le fait d'appuyer sur le piston de la seringue qui rendait cela réel. Dans le film et dans le livre, ils commencent à dealer. Plus d'argent, plus de drogue. C'est un cercle vicieux. Marianne va devoir se prostituer pour avoir assez d'argent pour se droguer comme Gemma et Lily. Harry finit en prison comme Nico. 
Pendant le film, il y a un moment qui m'a frappé. Lorsque Harry et sa maman discute, qu'elle dit qu'elle seule, vieille et qu'elle n'a personne. J'ai tout de suite fait le lien avec les coups de téléphone de Nico à sa maman. Quand sa maman lui disait qu'elle avait besoin qu'il revienne et que son papa la battait. Une chose est flagrante : la culpabilité. Je pense que lorsque les personnes sont dépendantes - drogue, alcool ou autre - elles ont besoin de rendre coupable quelqu'un d'autre qu'elles-mêmes. Elles essaient de trouver des excuses pour ne pas être entièrement responsables de leur état. En parlant d'état, sans avoir vu Requiem for a dream, j'aurais eu beaucoup de mal à imaginer ce que la drogue pouvait causer. Dans le livre, lorsque Gemma et ses camarades font une "descente" et qu'ils décrivent leurs maux, j'ai tout de suite imaginé les scènes car j'avais vu le film, ce qui m'a permis de comparer. Je peux vous dire que grâce au film, je vivais chaque scène du livre intensément. Je suis passée par différents sentiments : la compassion, la peur, la tristesse, la révolte, l'affection, l'étonnement mais surtout du stress. Jusqu'au bout on se demande : que va-t'il leur arriver?

Les chansons

Moi qui aime l'anglais, j'ai tout de suite repéré les extraits de chansons présents au début de plusieurs chapitres. 
J'ai cherché les chansons, je les ai trouvées et écoutées. J'ai pu remarquer que chaque extrait correspondait à un thème précis et que ce thème se retrouvait dans le chapitre qui accompagnait l'extrait.

En voici une que j'apprécie beaucoup et qui me fait penser à Gemma et Nico : 

http://www.youtube.com/watch?v=BtyAEpdxugg






dimanche 8 décembre 2013

"Simple sans monsieur Pinpin, c'était comme monsieur Pinpin sans Simple : la fin de tout."

Ce langage des adolescents et de Pinpin reflétant si bien la réalité, les jeux de mots, l'humanité des personnages principaux, l'histoire en elle-même. J'ai tout adoré dans ce livre. J'ai eu le sourire aux lèvres tout au long de ma lecture.

Toutes ces aventures, ces hauts et ces bas, ces moments marrants mais aussi ceux beaucoup moins marrants. Lorsqu'on commence à lire ce livre, on vit les choses qui s'y passent intensément. Je pense que c'est, en partie, grâce au langage utilisé par Marie-Aude Murail. Ce langage utilisé d'une part, par les adolescents et d'autre part, par Simple. Lorsqu'on lit des mots tels que : microspique, dicament, vérolair, mirlitaire, téphélone, on s'imagine sans grandes difficultés, une personne de 22 ans, parlant comme un enfant de 3 ans. Le fait de pouvoir imaginer le personnage dans la réalité, nous emmène vivre l'histoire avec lui.

La manière dont Simple réagit lorsque son frère dit que c'est un déficient mental, sa manière de réagir dès que quelqu'un dit un vilain mot, sa manière de se protéger, de se forger une carapace à l'aide de Pinpin. Tout cela est attendrissant et on s'y habitue : "oh oh vilain mot", "i-di-ot". La preuve, lorsque Simple est emmené à Malicroix, il manque à tout le monde. En parlant de tout le monde, qui sont-ils? Enzo? Aria? Corentin? Zahra?

Mes personnages préférés sont Enzo, Aria, Zahra et bien sûr Kléber, sans oublier Georges qui malgré ce qu'il essaie de montrer, a un très bon fond.
Kléber, sa grande humanité, son courage, sa force et son amour pour son frère sont assez impressionnants. Il est admirable même s'il a des moments de doutes, nous les comprenons très facilement en tant que lecteur. Cela permet même de voir les choses telles qu'elles peuvent être dans la réalité car dans la vie, tout le monde a des doutes à un moment ou à un autre.
Enzo, son sale caractère, sa manière de se montrer dur alors que c'est le premier à se lier d'amitié avec Simple. Ce moment où Enzo dit à Simple que c'est son "pote" est très émouvant. Son obstination pour Aria finit par payer et cela me réjouit. Aria, justement, une fille très simple que j'ai tout de suite appréciée, sa gentillesse, son calme, sa compréhension, sa tolérance envers Simple. Et évidemment, Simple, pour qui on ne peut s'empêcher d'avoir de l'affection même à travers un livre.

Mes moments préférés? D'abord, le moment à la piscine, où Kléber arrive à assumer le fait que Simple veuille porter une bouée avec un dauphin mais pas le fait que Simple fasse pipi dans l'eau. Le moment de l'entretien avec Katie ou encore la première rencontre avec les colocataires. Chaque fois que Simple montre Pinpin pour la première fois à quelqu'un est un moment tordant. Il y en a tellement ! Le meilleur restera pour moi, le moment où Enzo laisse Simple seul pendant 1h et où personne ne se rend compte directement des bêtises qu'il a faites.

Nous ressentons tellement d'émotions à travers ce livre. De la joie, de la peine, de la peur, du soulagement, de l'amour, de l'amitié… Rien que pour cela, je suis totalement en faveur de la lecture de ce roman. Je le trouve envisageable avec de futurs élèves mais plutôt dans le cadre du cours de moral au niveau de l'analyse du livre. Cependant, j'aimerais faire lire ce livre à mes futurs élèves, je suis sûre qu'ils adoreraient.



Il y a des pourquoi qui sont veufs de parce que… Nils Hazard, chasseur d'énigmes.

Je n'ai pas accroché à ce livre au début. Je me demandais sur quel genre de livre j'étais tombée et si j'allais pouvoir le terminer. Heureusement, une fois plongée dans les énigmes, je n'ai pas réussi à arrêter de lire. 

Nils Hazard est un chasseur d'énigmes, il ne l'accepte pas au début mais finit par l'avouer. C'est un enquêteur pas comme les autres, il est plus intrigant, il est différent. Ce personnage, refermé sur lui-même, professeur d'histoire à la Sorbonne, plongé dans son travail mais désireux d'énigmes sans l'admettre, intrigant et intrigué sans compter sur son humour assez spécial. Les propos que Catherine et lui s'échangent, m'ont fait sourire à plusieurs reprises. Par exemple : - Ah, ah, je plaisante, me dit-elle pesamment. Quand me prendrez-vous pour autre chose qu'une ravissante idiote? - Qui a dit que je vous trouvais ravissante? La romantique que je suis, (hum hum) a également apprécié le moment où Nils avoue ses sentiments à Catherine quand il croit qu'elle meurt en tombant du toit à la fin de l'énigme sur Solange, et bien évidemment le moment où elle lui avoue les siens, à l'hôpital.

A propos des énigmes, je les ai toutes adorées mais ma préférée reste celle avec Paul Duvergne. Je trouve l'histoire de cet homme plus poussée, plus intriguante, et plus recherchée que celle de François ou de Frédéric (même si celle-là aussi m'a bien plu). Je me rends compte en écrivant que j'ai du mal à choisir une énigme en particulier. Tout au long des énigmes, Nils fait des flashbacks qui nous remettent en mémoire son histoire à lui, les liens qu'il peut y avoir entre ces énigmes et son histoire. Cela nous aide à comprendre. Nils rappelle souvent qu'il y a des pourquoi qui sont veufs de parce que même s'il cherche à tout comprendre et qu'il adore imaginer les choses, se mettre dans la tête des gens. 

A la fin du livre, Nils s'apprête à raconter son histoire à Catherine. Je me réjouis de lire la suite même si en relisant la première page de Dinky rouge sang, nous voyons une lettre écrite à Catherine où Nils dit " Chère Catherine, si vous lisez ces lignes c'est que je suis mort et que le notaire vous aura remis cette enveloppe brune." Je me pose 1001 questions et je me réjouis de lire la suite dès que j'en aurai l'occasion. 

Marie-Aude Murail, un auteur que je connaissais de nom. J'aime sa façon d'écrire. J'ai eu de l'intérêt pour ce livre et une envie énorme d'en lire d'autres. Après avoir parlé d'elle en classe, je ne peux que confirmer le fait qu'elle se place souvent derrière un héros masculin, en l'occurrence Nils ici.